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Edito

Espace touristique ancien, parcouru par les fonctionnaires se piquant de celticisme et d’antiquités, de voyageurs (à pied, à cheval et en voiture selon l’expression consacrée) et lieu d’élection de villégiateurs en tout genre et de toutes origines, la Bretagne forme un cadre d’évidences mais qui, pour cette raison, reste assez mal connu dans un processus touristique de longue durée.

 

Mener une réflexion collective en ce sens — et telle est bien l’intention d’un tel séminaire — n’est pourtant pas si simple : ou bien, le risque est en effet de tomber dans des catégories générales ou bien encore les représentations se tourneront vers les seules élites sociales et culturelles qui peuvent certes avoir façonné une certaine image de la Bretagne mais n’en ont pas le monopole. Décliner « tourismes Â» au pluriel est à soi seul l’affirmation d’une pluralité de comportements, d’usages, d’appropriations, d’expériences mais aussi de volontés de faire souche et sens. Dès lors qu’il s’agit d’envisager toutes les manifestations touristiques, d’interroger les stratégies d’accueil, comme les mécanismes institutionnels ou les formes promotionnelles sans oublier bien entendu les modalités de (re)-façonnage des identités en situation de rencontres et de frottements, il va sans dire que la question des sources  est centrale.

 

En bonne logique, elle fait l’objet de ce premier cycle annuel. L’ambition est en effet de pouvoir engager à cette occasion, la constitution d’une base de données archivistiques et bibliographiques ouverte — prolégomènes au dégagement rapide d’un programme de recherches.

Le lancement de cette action s’inscrit dans un contexte un peu particulier et qui a importance. En termes de recherche, les trois colloques internationaux réunis à Saint-Brieuc (2010 : sur les « entrepreneurs culturels du tourisme Â» XVIIIe-XXe siècles ; 2012 : sur les relations entre identités touristiques et identités alimentaires XVIIIe-XXIe siècles ; 2014 : sur les crises structurelles de l’hôtellerie XVIIIe-XXe siècles) ont placé le campus Mazier en situation privilégiée d’étude en histoire des tourismes. S’ajoute à cela le remaillage territorial du tourisme institutionnel breton et l’émergence de « destinations Â» dont celle de la « Baie de Saint-Brieuc – les Caps Â» est l’une des plus cohérentes en termes fonctionnels et les plus avancées en matière d’organisation. Enfin, le dégagement d’un « Pôle touristique d’excellence – Bretagne Â» qui doit, à terme, être reconnu par l’Institut français du tourisme [IFT] requiert un mode original de fonctionnement. C’est la raison pour laquelle, ce séminaire ouvert à tous lie un établissement d’enseignement supérieur et une structure de formation des adultes au long de la vie.

 

L’intérêt d’une telle réflexion n’est pas de seule connaissance : il s’agit aussi de comprendre et d’éclairer des débats très contemporains et de contribuer au renforcement économique (mais pas à n’importe que prix) du troisième secteur d’activités de la région (second dans certains départements).

 

 

Patrick HARISMENDY

Rennes 2. Histoire contemporaine

Laboratoire Cerhio

 

 

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